À nos oreilles sourdes, à nos lèvres muettes À nos fronts fatigués, entre nos mains fanées Tu nous auras légué un chant comme une fête Des mots de liberté qui portent nos journées |
Tu étais comme feu sous la braise et la cendre À Paris, Budapest, une parole, un cri Un vent contre la peste balayait en décembre Statues de république, immobiles et salies |
Le souffle d'Aragon qui passait dans les livres A traversé ta voix pour atteindre les nues Les mots comme ruisseaux qui portent des eaux vives Ont envahi les cœurs et couru dans les rues |
À l'abri de la gloire, dénonçant l'imposture Fidèle à ton combat, tu es parti sans bruit Ta plus simple victoire n'est-ce pas la gageure D'être resté toi-même et d'en payer le prix |
À nos oreilles sourdes, à nos lèvres muettes À nos fronts fatigués, entre nos mains fanées Tu nous auras légué un chant comme une fête Des mots de liberté qui portent nos journées |
On chantera encore cette montagne belle Comme un murmure en nous, le joli mois de mai On chantera ta môme et la France rebelle Tout un peuple qui danse au quatorze juillet |
Paroles et musique : Jacques Lebouteiller ©