Basile en Maurienne : les origines

05/09/2021 15:02

Dans l'hebdomadaire La Maurienne du 26/11/2020, Julian Chaussonet dévoile la genèse de cette chanson devenue presque un hymne.

 

Voici le récit de Jacques Lebouteiller qui a servi à Julian pour son article :

« Normand, je passe des vacances en Maurienne depuis 1969, été et hiver, chez un ami de Caen, Guy Lalubin, qui a restauré des granges à Termignon puis à Sollières. C’est lui qui m’a fait connaître Basile Richard, habitant de Termignon, à l’époque garde au Parc national de la Vanoise. [...] J'ai fait de magnifiques randonnées à pied ou à ski avec Basile. Un jour, il emmena un important groupe de l'UNCMT (Union normande des centres maritimes et touristiques) de Caen et moi-même faire une randonnée. Nous avons pris un car à 6h du matin à Termignon qui nous a transportés à Supertignes.

Nous sommes montés dans la première benne à 9h pour le sommet de la station. Nous avons chaussé les skis et avons glissé hors-piste dans la neige vierge toute la journée, sans traces humaines. Nous avons fait une ou deux haltes dans des refuges pour chauffer une boisson, casser la croûte et repartir rapidement. La neige devenait molle et collait sous les skis, « la neige qui botte » (dans la chanson), et quand on devait remonter les pentes, on déchaussait pour ceux qui n’avaient pas de peaux de phoque, et on s'enfonçait dans la neige presque jusqu'aux genoux ! Rude et belle randonnée, inoubliable pour moi, piètre skieur de 35 ans, équipé de skis lourds et trop longs. Quand nous avons atteint Termignon vers 18h passées, il faisait nuit.

J’avais des ampoules aux pieds mais j'étais ravi, c'est ma plus difficile et riche randonnée. J'ai mis 3 jours à récupérer de cette journée qui m'inspira pour la chanson. Le temps de commencer à penser aux paroles, très vite, puis de terminer la chanson, chez moi, en Normandie. [...]

J'ai voulu, à travers Basile, parler des montagnards, pluriactifs, débrouillards, touche à tout, proches de la nature, du monde animal. Basile fabriquait ses meubles, faisait sa charcuterie, retapait des maisons, imitait les marmottes, approchait les chamois, à l'aise sur les skis, et dans l'élevage des bovins et des chevaux. Il aime encore, je pense, chanter les chansons de son pays.

Quand je dis dans la chanson « Et le soir à la Turra », je parle bien de la Turra, restaurant-bar sur la place de Termignon, dont j’ai oublié le nom de la la gérante-propriétaire (Sollange Rosaz). Son mari s'appelait Félix. Elle faisait encore du ski de piste et de fond à plus de 75 ans et avait même, plus âgée, fait du parapente. Et quand je dis « Ou bien chez le père Gaby », je parle là de Gaby Charvoz qui tenait le Lion d'Or.

On a retrouvé le texte de Basile sur un cahier de chants d'une fillette en colonie de vacances à Biarritz, qui bien sûr ignorait, comme beaucoup de gens qui la chantent dans les fêtes de village, ou ailleurs, le nom du compositeur. C'est passé dans le folklore traditionnel et c'est un plaisir pour moi puisque des gens se reconnaissent dans cette chanson.

J'ai fait deux autres chansons sur des Mauriennais qui figurent sur d'autres CD (Jacques Lebouteiller a enregistré 12 disques). Jojo s’enva sur Jojo Henry (dit Barraking) de Termignon, moniteur de ski, bûcheron, employé municipal et pompier à Termignon, décédé il y a plus de 20 ans. Et « Le braconnier » que j'ai connu à Sollières, Amédée, dont j'ignore le nom de famille, décédé lui aussi.

Depuis 3 ans, je n'ai pas eu l’occasion de passer en Maurienne, mais je ne renonce pas à y retourner d'ici quelque temps. »

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